Le secteur de la coiffure, déjà confronté à des difficultés depuis quelques années, est durement impacté par la crise de la Covid-19.
Le marché de la coiffure en France
Selon l’Union Nationale des Entreprises de Coiffure, le secteur de la coiffure affiche un chiffre d’affaires de près de 6 milliards d’euros, avec plus de 83 200 établissements et près de 188 000 professionnels répartis sur l’hexagone. Ce sont quelque 900 000 clients qui côtoient chaque jour les salons.
75% des professionnels de la coiffure exercent leur activité en salon, dont 10% sous franchise. Bien que très minoritaires avec 6 500 points de vente, les établissements sous franchise génèrent pourtant 25 à 30% du chiffre d’affaires du secteur.
Représentant 25% des entreprises, la coiffure à domicile connaît quant à elle un regain d’intérêt et se développe très rapidement.
Cependant, le secteur est confronté à des difficultés sectorielles : le chiffre d’affaires diminue d’année en année en raison d’une baisse du pouvoir d’achat et d’une clientèle plus volatile : 7,8 visites annuelles en moyenne par client en 2017, 6,6 en 2018, 4,16 au 1er trimestre 2019.
Des problèmes de recrutement fragilisent également les professionnels de la coiffure : en dix ans, le secteur a perdu 28% de ses effectifs en formation. Pourtant, les formations ne manquent pas – à l’instar des CAP Coiffure Silvya Terrade ou Pigier Création – et accueillent chaque année plus de 28 000 jeunes. Malheureusement, selon Pôle emploi, 68,5 % des salons de coiffure et d’esthétique anticipent des difficultés de recrutement.
Les professionnels de la coiffure en sursis
Du 17 mars au 11 mai, puis du 30 octobre au 27 novembre… Ce sont au total trois mois de confinement et de fermeture imposée pour les salons de coiffure, et peut-être le début d’une longue série noire. Les professionnels du secteur peinent à se relever.
Yannick Kraemer, à la tête d’un réseau de 200 salons de coiffure en France dans le monde, enregistrait déjà 35% de perte de chiffre d’affaire sur les 3 premiers trimestres 2020. Selon l’Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC), 6 entreprises sur 10 ont accusé une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires entre mai et août 2020.
Christophe Doré, président de l’UNEC, est pessimiste quant à l’avenir du secteur : « La reprise n’est pas là, et la profession souffre. (…) Nous craignons aujourd’hui, si rien n’est rapidement mis en place pour venir en aide aux professionnels, la disparition de nombre de sociétés, avec, à la clé, la destruction de beaucoup d’emplois ». Ce sont ainsi 10 000 à 20 000 enseignes qui pourraient disparaître en France selon Yannick Kraemer.
Face à cette situation très préoccupante, le gouvernement a mis en place un « plan massif de soutien » à destination des entreprises du secteur de la coiffure : dispositif de chômage partiel, fonds de solidarité, report des échéances fiscales, exonération des cotisations sociales pour les salons de moins de 10 salariés, augmentation du plafond d’exonération des heures supplémentaires effectuées pendant la période d’urgence sanitaire, prêts garantis par l’État, absence de pénalité financière ou de rupture de bail en cas de défaut de paiement des loyers et des charges, annulation de loyers de trois mois pour les TPE fermées administrativement, prise en charge de 50 % des dépenses pour l’acquisition de matériel de protection adapté.
Seulement, ces mesures seront-elles suffisantes pour sauver et même espérer relancer le secteur de la coiffure ?