L’indécente proposition de David cameron aux entreprises françaises ?

Le premier ministre britannique David Cameron a fait récemment les gros titres de la presse avec ses déclarations-chocs sur la fiscalité des foyers les plus aisés en France. David Cameron s’est dit prêt à dérouler le tapis rouge aux dirigeants d’entreprises qui traverserait la Manche suite à la réforme attendue de l’impôt sur le revenu par le gouvernement français.

David Cameron prend prétexte du futur taux d’imposition à 75 %

Le président français François Hollande avait fait sensation au cours de la campagne électorale en dégainant une des mesures qui allaient s’imposer dans le débat concernant la taxation des contribuables les plus riches. Et le candidat socialiste, aujourd’hui à la tête de l’état il n’avait pas fait dans la demi-mesure en annonçant la création d’une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu au-delà d’un million d’euros de rémunération mensuelle.
Le gouvernement confirme que cette disposition entrera bel et bien en vigueur après la rentrée prochaine, certains y voyant une condition indispensable au rétablissement de la justice sociale quand d’autres dénoncent un coup de massue pour la compétitivité économique de la France. Le premier ministre britannique à sauter sur l’opportunité pour adresse un message de bienvenue à de potentiels futurs exilés français. La bataille semble engagée entre David Cameron et François Hollande.

François Hollande fustige son homologue britannique

Le président français en a profité pour appeler à une nécessaire cohésion au sein de l’Union européenne, au moment où la crise atteint des niveaux inégalés qui augure de périodes troubles pour l’économie du continent. Une déclaration en forme de provocation pour le président français qui souhaiterait que les états membres évitent de se montrer du doigt à un moment crucial pour l’avenir de la construction européenne.
David Cameron loin de s’excuser pour ses propos, a au moins mis sur la table la question de la fiscalité et son corollaire, le retour à la croissance pour ses partisans. La concurrence fiscale est une réalité en Europe, la question d’une harmonisation semble encore très loin d’aboutir. Deux visions s’affrontent, entre celle d’un François Hollande misant sur une redistribution plus juste des revenus, et un David Cameron, dans une veine orientée vers le libéralisme, souhaitant attirer un maximum de créateurs richesses sur son territoire.

Le patriotisme des dirigeants d’entreprise en question

Le gouvernement français par la voix de son ministre des affaires étrangères Bernard Cazeneuve s’est dit avoir la certitude de pouvoir enrayer une fuite éventuelle des dirigeants aux rémunérations supérieures à un million d’euros vers l’étranger, en faisant appel au patriotisme dans une période économique difficile.
Les hauts revenus se laisseront-ils convaincre ? Entre un esprit patriotique et une future fiscalité qui apparait pour les détracteurs de la mesure comme confiscatoire, des premiers éléments sur sa pertinence de réponse apparaitront après l’application concrète de cette tranche supérieure à 75 %. La France demeurera-t-elle compétitive pour les entrepreneurs ? Ou la tentation de l’étranger deviendra-t-elle irrésistible ? François Hollande et David Cameron posent ici une question majeure qui devrait encore susciter de fortes prises de position.