Entreprises : le financement de l’innovation

74% des entreprises innovantes françaises utilisent le crédit d’impôt recherche pour financer leur R&D (68% en Europe) selon le dernier baromètre européenne d’Alma Consulting Group.

Pour la 6ème année consécutive, Alma Consulting Group publie son Baromètre du Financement de l’Innovation dont la vocation est de mesurer l’impact des différents instruments de financement public sur le comportement innovant des entreprises. Pour la première fois depuis sa création, le Baromètre a élargi son champ d’étude et couvre 5 pays européens représentatifs : l’Allemagne, l’Espagne, la France, le Portugal et le Royaume-Uni.

64% des entreprises européennes interrogées pensent que le ralentissement de l’activité économique a eu un impact élevé sur leurs activités d’innovation.
Cet impact n’a pas eu la même intensité dans tous les pays : alors que 81% des sociétés espagnoles et 68% des sociétés portugaises déplorent un effet négatif moyen à élevé sur leur taux d’activité, seules 52% des entreprises allemandes font le même constat.

Ces différents témoignages convergent avec les rapports de l’OCDE ou de la CE sur la crise financière qui a fortement pénalisé les marchés européens et qui accentue les écarts entre les plus robustes comme l’Allemagne et les autres.

2. Maintien des efforts de R&D

Perçue comme principal levier de différenciation et de création de valeur pour sortir de la crise, l’innovation reste la priorité stratégique de près de 70% des entreprises européennes devant le développement à l’international (39% des réponses) et la maîtrise des coûts (36%).

77% des entreprises se dotent pour cela d’une stratégie de R&D solide qui s’exprime notamment dans une plus grande allocation de ressources à l’effort de R&D :

–    50% ont augmenté leur budget de R&D entre 2007 et 2009.
91% des sondés sont incités à augmenter ou maintenir leurs efforts de R&D pour conserver leur compétitivité.

Les efforts de R&D se répartissent différemment dans chaque pays : l’Allemagne arrive en tête avec 100% des entreprises déclarant vouloir augmenter ou maintenir leurs efforts de R&D, puis le Portugal et la France (94% et 91%), et l’Espagne (83%). Par contre, près d’1/3 des entreprises anglaises réduisent leurs efforts de R&D.

« A l’heure où fleurissent les plans d’austérité dans les différents pays européens, ce 6ème Baromètre du Financement de l’Innovation met en évidence la confiance des entreprises européennes dans la R&D, élément clé pour sortir de la crise. Elles témoignent d’un réel optimisme au regard de leurs innovations, maintiennent leur politique d’investissement et plébiscitent plus que jamais les aides publiques pour assurer le financement de leurs projets de R&D» indique Abbas Djobo, directeur du pôle financement et partenariat pour la recherche et l’innovation d’Alma Consulting Group qui renforce son positionnement international sur cette expertise.

3. Le CIR plebiscité

Le Crédit d’impôt recherche est devenu dispositif incontournable du financement de l’innovation. Cette aide indirecte est fortement plébiscitée quand elle existe : 68% des sondés en bénéficient.

Nous constatons des disparités dans son utilisation entre les pays avec 51 % des entreprises en bénéficiant au Portugal, 61% au Royaume Uni contre 65% en Espagne. Le CIR français quand à lui est le plus utilisé aujourd’hui avec 74% des entreprises. 83% des entreprises germaniques ont répondu favorablement à la question « souhaiteriez-vous bénéficier du CIR s’il existait ? ».

Le baromètre révèle que le CIR est réinvesti, pour 62% des entreprises, dans la R&D. Cela confirme son rôle de dispositif de soutien à l’innovation. Par ailleurs, le CIR est aussi un formidable amortisseur économique puisque 1 entreprise sur 4 a déclaré s’en servir pour faire face à des échéances de trésorerie à court terme.

4. Autres aides directes

58 % des entreprises européennes ont bénéficié d’une aide directe (c’est-à-dire hors CIR) dans le cadre de leurs démarches d’innovation. Ces soutiens sont pour 72% des financements.

Les aides non financières (sensibilisation, formation, aide à la mise en partenariat), bien qu’ayant un impact déterminant sur la compétitivité des entreprises à l’échelle européenne restent sous-exploitées ne concernant que 10% des sondés.

Les dispositifs nationaux sont plébiscités et représentent 94% des financements obtenus alors que les fonds européens ne représentent que 3 financements sur 10. Les entreprises espagnoles se distinguent par une utilisation plus accrue de ces aides directes (66% des entreprises contre 43% en Allemagne par exemple, où paradoxalement ce sont les seules sources de financement de l’innovation dans le pays) ce qui témoigne de l’importance des fonds mis à disposition par l’Etat.

A noter que le financement des entreprises innovantes espagnoles reste très dépendant des politiques régionales d’innovation. C’est le seul pays où les entreprises utilisent presque autant les dispositifs régionaux (71% des entreprises interrogées en ont bénéficié) que les aides nationales (83%).

La politique d’aides directes de la France fait aussi bonne figure avec un taux d’utilisation à 61%.

5. Effet positif sur l’emploi

Les entreprises innovantes ont passé la tempête, elles sont, en très grande majorité (79%) optimistes et se montrent confiantes dans leurs innovations qui seront le gage de leur compétitivité future :

–    44% ont augmenté leurs effectifs de R&D entre 2007 et 2009

59% d’entre elles prévoient des embauches en R&D sur les 12 prochains mois.

Pour 55% des entreprises interrogées :

–    le CIR sera directement réinjecté dans le maintien de l’emploi.

–    un dispositif de type CIR plus attractif dans un pays donné pourrait les inciter à y lancer un projet.

Près de 30% des entreprises bénéficient d’un crédit d’impôt recherche dans au moins un autre pays. Les Etats bénéficient grâce à cet outil d’un levier d’influence sur les choix de croissance et de localisation des entreprises.

6. Accompagnement

Les entreprises ne bénéficiant pas du CIR l’expliquent par des enjeux financiers trop faibles ou une mise en œuvre trop chronophage du dispositif. 56% de ces sociétés pourraient en bénéficier si elles étaient mieux accompagnées.

24% des entreprises ayant une activité de R&D dans un autre pays n’activent pas le CIR par manque d’expertise et de connaissance permettant sa mise en place. Pouvoir disposer d’une vision globale des dispositifs de financement du CIR permettrait aux entreprises qui jouent sur la scène internationale d’être plus compétitives en adressant de manière plus efficace ces ressources. Pour exemple, le CIR espagnol, destiné à disparaître à l’horizon 2012, a été reconduit de manière permanente.

Les principales difficultés rencontrées pour accéder aux aides directes sont la complexité des informations demandées (60%) ; le temps passé à la mise en œuvre (47%) ; les délais d’obtention (44%) et l’identification du bon dispositif (40%).

Au regard de ces difficultés, les entreprises font appel à la sous-traitance puisqu’en moyenne un projet sur trois fait l’objet d’un recours aux consultants. Sur les projets PCRD, plus complexes, cela concerne près d’un projet sur deux.

« Tout l’enjeu pour les pays européens est de maîtriser le délicat jeu d’équilibriste entre une obligation de rigueur budgétaire et la poursuite d’une politique de soutien de la R&D efficace afin de pouvoir atteindre les 3% de PIB consacrés à la R&D fixés par la Commission Européenne pour 2020, analyse Abbas Djobo. Dans le contexte de ressources rares que l’Europe connaît aujourd’hui, assurer une meilleure allocation de ces ressources et une valorisation efficace de la R&D intégrant les aspects marketing sont les deux principaux enjeux auxquels les gouvernements doivent répondre en matière de soutien à l’innovation. En cela, l’année 2011 s’avèrera être un révélateur des politiques les plus efficaces ». conclut-il.

7. L’innovation en France

Les entreprises françaises sont les plus grosses consommatrices du financement de l’innovation :

91% des entreprises sondées sont incitées à maintenir ou augmenter leurs efforts de R&D, soit une hausse de 19% par rapport à 2009. Ce chiffre illustre l’optimisme des entreprises françaises qui se montrent confiantes dans leurs innovations, gage de leur compétitivité future.

L’utilisation du CIR en, de surcroît en forte hausse :
La comparaison des chiffres 2010 avec ceux de 2009 confirme la montée en puissance de ce dispositif en France.

–    74% des sociétés innovantes on eu recours au CIR cette année contre 56% en 2009 (+18%) et une moyenne européenne de 68%

–    61 % (chiffre stable vs 2009) ont bénéficié d’un soutien financier public ou institutionnel contre 58% de moyenne européenne

Un tiers des entreprises sondées sont « primo déclarantes ». 81% d’entre elles sont des PME : la réforme 2008 destinée à doper les investissements en innovation des entreprises a permis d’attirer et de soutenir un grand nombre de nouvelles PME.

8. Méthodologie de l’enquête

Alma Consulting Group a interrogé par e-mailing au mois de juillet 2010, 819 responsables d’entreprises européennes ayant une activité de R&D (parmi elles, 221 TPE, 311 PME, 205 grandes entreprises et 82 grands groupes internationaux).

Ces entreprises sont situées en Allemagne, Espagne, France, Portugal et Royaume Uni. Elles réalisent toutes des opérations de R&D et interviennent dans tous les secteurs d’activité.

Le baromètre 2010 du financement de l’innovation est réalisé par le pôle financement et partenariat pour la recherche et l’innovation d’Alma Consulting Group. Le pôle développe une offre globale pour accompagner les entreprises dans l’obtention de financements publics nationaux, transnationaux et européens.

L’expertise développée concerne la mise en œuvre des dispositifs fiscaux & sociaux de soutien à la recherche et l’innovation (CIR – statut de JEI ou de JEU), la recherche et l’obtention de financements publics au titre de projets de R&I (aides OSEO, Fond Unique Interministériel pour les Pôles de compétitivité, ANR, Programmes Euréka-Eurostars, Programme Cadre de Recherche et Développement… ) ainsi que le management de projets de recherche collaboratifs.
Le Pôle Innovation, dirigé par Abbas Djobo, emploie 235 collaborateurs (docteurs en sciences, ingénieurs, universitaires 3ième cycle). Depuis 2000, ce département a participé à la valorisation de 22 000 projets dans le cadre du Crédit d’Impôt Recherche et favorisé le financement de 370 projets collaboratifs.

9. A propos d’Alma Consulting Group – www.almacg.fr

Leader européen du conseil opérationnel en réduction de coûts, Alma Consulting Group (CA 2009 : 271 M€ et 1600 collaborateurs) identifie et dégage des économies de charges pour le compte de ses clients, moyennes et grandes entreprises, sans jamais remettre en cause leur organisation ni les acquis salariaux.

Présent dans 12 pays dont la France, Alma Consulting Group est plus particulièrement actif dans les domaines des coûts sociaux (réduction et optimisation des charges, diagnostic de l’absentéisme au travail, prévention…), des charges fiscales et financières (fiscalité locale, sectorielle, environnementale, cash…), des frais de fonctionnement (dépenses de télécommunications, énergie, flotte automobile…), du financement de l’innovation (Crédit d’Impôt Recherche, obtentions de subventions nationales et européennes), de la protection sociale (retraite et prévoyance) et de la gestion actuarielle des organismes assureurs.

Alma Consulting Group est agréé par l’OPQCM (Office Professionnel pour la Qualification des Conseils en Management), certifié ISO 9001 nouvelle norme pour l’ensemble de ses activités depuis décembre 2003 et membre du Syncost (Syndicat professionnel des sociétés de conseil opérationnel en optimisation des coûts).

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